Mathématiques Discrètes
2005-2006
Soit Var et Op deux
ensembles finis disjoints ne contenant pas les parenthèses.
Soit E l'ensemble
défini inductivement par
Base : Var Ì E
Règle E1 , E2ÎE, wÎOp Þ E1w ( E2 ) ÎE
1) Montrer que tous
les mots de E vérifient les deux propriétés suivantes
i)
m
contient autant de ( que )
ii)
tout
préfixe propre de m contient au moins autant de ( que de )
2) Montrer que le
schéma définissant E est libre .
1) Pour ne pas changer, posons A=VarÈ Op et introduisons d, la fonction de A* dans Z qui a tout mot associe son nombre de ( moins son nombre de ).
La propriété i) se récrit d (m)=0
La propriété ii) se récrit tout p préfixe propre de m est tel que d (p)³0
Montrons par induction structurelle sur E que tout mot de E vérifie les propriétés i) et ii)
Base : toute variable v est bien telle que d (v)=0, et de plus un mot réduit à une variable n'a pas de préfixe propre
Supposons que E1 et E2 mots de E vérifient les propriétés i) et ii).
Soit m=E1w(E2)
d (m)=
d (E1)+ d (w)+
1+d (E2) -1 =0
Donc m vérifie la propriété i)
Soit p un préfixe propre de m, Les formes possible pour p sont :
· pE1 où pE1 est un préfixe (pas nécessairement propre) de E1 donc d (pE1) ³0
· E1w or d (E1w ) =0
· E1w(pE2 où pE2 est un préfixe (pas nécessairement propre) de E2 or d ((E1w(pE2)=1+ d (pE2) >0
Donc m vérifie bien la propriété ii)
Remarque : ceux qui ont utilisé une
décomposition avec des préfixes propres ont souvent oublier des cas.
2) Preuve de la liberté
- il ne peut pas y avoir une variable égale à un mot contenant un opérateur
- il y a une seule règle
- cette règle est injective : Supposons qu'il existe 4 éléments de E : E1 E2 E'1 E'2 ; 2 opérateurs w, w' tels que E1 w (E2)=E'1 w'(E'2).
- Si E1 et E'1 sont de la même longueur on a nécessairement E1=E2 et donc w = w ' et donc E2=E'2.
- Mais si E1 est plus court que E'1, alors E1 est un préfixe propre de E'1 et E'1 =E1s. On doit avoir d (s ) =0, (puisque E1 et E'1 vérifient i)) . Puisque E1 w (E2)=E'1 w' (E'2) =E1s w' (E'2), on a w (E2)=s w' (E'2), donc s est un prefixe propre de w (E2)
- s ne peut pas être égal à w , car alors on aurait E'1=E1w et aucun mot de E ne peut se terminer par un opérateur
- s = w ( est impossible car on doit avoir d (s ) =0
- de même s=w (pE2 ,avec pE2 préfixe de E2, contredit d (s ) =0
- dans tous ces cas on aboutit à une contradiction donc E1 ne peut être plus court que E'1, le cas symétrique est analogue.
-
- mais par ailleurs E1 est dans E donc d (E1 )=0, une contradiction. La même contradiction apparaît, si on suppose que E'1 est plus court que E1.
Autre rédaction
possible pour l'injectivité : montrer que si E=E1w
(E2), alors w est le dernier opérateur
sous lequel le compteur s'annule. En
effet, d(E1w)=0, de plus quelque soit un préfixe pE2 de E2, d(E1w(
pE2)>0.On a bien d(E1w(
E2))=0. , mais ) n'est pas un
opérateur. Donc la position de w est
unique, et un seul découpage est possible.
Remarque :écrire "Mais si E1
est plus court que E'1, alors E1 est un préfixe propre de E'1 et donc d(E1)³0 or d(E1)=0 , contradiction" mais incorrect il n'y a aucune
contradiction là dedans.
1)Montrer que les
polynômes P non nuls en x à
coefficients dans R peuvent être définis inductivement
par
Base c Î R
-{0} Þ p(x)=c Î P
Règle p(x) Î P, c ÎR Þ
q(x)=xp(x)+c Î P
2) Montrer que le
schéma définissant P est libre
3) Définir
inductivement la fonction Degré : P ® N , qui associe à tout polynôme
son degré
4) Définir
inductivement la fonction X2 : P ®
P , telle que X2(p(x)) = p(x2)
5) Définir
inductivement la fonction Calcul : P
x
R
® R , qui calcule la
valeur de p(x) pour un x dans R donné.
1) Appelons P l'ensemble défini inductivement et Poly l'ensemble des polynômes en x non nuls à coefficients dans R
Montrons P inclus dans Poly : la preuve se fait par induction structurelle:
Base : un réel non nul est dans Poly
Propagation si p(x) est dans Poly, xp(x)+c est aussi dans Poly
Montrons Poly inclus dans P : la preuve se fait sur les degrés des polynômes de Poly
Base : un polynome non nul de degré zéro est une constante réelle non nulle, il est donc dans P.
Hypothèse d'induction : tous les polynômes non nul de degré inférieur ou égal à n sont dans P.
Soit
p(x) un polynôme de degré k+1, il existe k+2 réels ai tels que et ak+1 est
non nul. Soit le polynôme
, q(x) est un polynôme non nul de degré k, par hypothèse de
récurrence il est dans P, donc p(x)
est dans P , par définition de P.
2) Le schéma est libre, en effet un polynôme de la base est de degré 0 tandis qu'un polynôme créé par une règle est de degré au moins un. De plus xp(x)+c=xq(x)+c' avec p et q polynôme non nuls implique c=c' (terme de degré zéro) et par suite p(x)=q(x).
3) Degré : P ® N , peut être définie inductivement par
c Î R -{0} , degré(c
)=0
degré(xp(x)+c)=1+degré(p(x)).
Preuve : on vérifie que le degré d'une constante non nulle est bien 0 et que si le degré de q(x) est k, alors le degré de xq(x)+c' est k+1 (c'est vrai car q(x) est un polynôme non nul.
4) X2 : P ® P , peut être définie inductivement par
c Î R
-{0} , X2(c )=c
X2(xp(x)+c)=c+x2.X2(p(x)).
En effet, le changement de variable x donne x2 ne modifie pas les constantes. Et pour remplacer x par x2 dans q(x)=xp(x)+c il suffit de remplacer x par x2 dans p(x) et le facteur x par un facteur x2
telle que X2(p(x)) = p(x2)
5) Calcul : P x R ® R , peut être définie inductivement par
c Î R -{0} , Calcul(c,x0
)=c
Calcul(xp(x)+c, x0 )=c+ x0. Calcul(p(x), x0 )
Remarques
1)
Un
polynôme est une fonction de R dans R !!!
2)
Le
polynôme nul vaut 0 pour tout x de R ! !!!!!!
3)
Le degré
de P1(x).P2(x)+c
(où c est une constante) est égal au degré de P1 (x) plus le degré de P2
(x)
Donnez et prouvez une
définition inductive pour l'ensemble des mots binaires comportant un nombre
pair de zéro. Votre schéma est -il libre ?
Solution 3.1
Base {e}Î E
Règles R1 :m Î E,
1m Î E
R2 : m, m' Î E,
0m 0m'Î E
Notons MBP les mots binaires comportant un nombre pair de zéros
Montrons E inclus dans MBP
Evident par induction structurelle, car R1 conserve le nombre de « 0 » et R2 en ajoute 2
Montrons MBP inclus dans E
Par récurrence sur la longueur des mots de MBP
Base : tout mot de MBP de longueur zéro est dans E
Hypothèse de récurrence : les mots de MBP de longueur inférieure ou égale à k sont tous dans E
Soit m un mot de MBP de longueur k+1.
· Si la première lettre de m est un 1, alors m=1m' avec m' dans MBP, or m' est de longueur k donc HR m' est dans E, par définition de E (règle 1), m est aussi dans E
· Si la première lettre de m est un zéro alors m contient au moins un nombre zéro (car un est impair). Le mot m s'écrit donc 0p0s où p est un mot (éventuellement vide) ne comportant aucun zéro. P et s sont de longueur inférieur à k et contiennent tous les deux un nombre pair de zéro. On a donc p et s dans E par HR. Mais alors par la règle R2, m est dans E.
Ce schéma n'est pas libre, il y a plusieurs façons de produire le mot 0000, règle R2 avec m=m'=0 ou règle R2 avec m=00 et m' vide;
Solution 3.2
Base {e}Î E
Règles R1 :m Î E, 1 m Î E
R2 : m, m' Î E,
0 m 0Î E
R3 :m Î E,
m 1 Î E
Notons MBP les mots binaires comportant un nombre pair de zéros
Montrons E inclus dans MBP
Evident par induction structurelle, car R1 et R3 conservent le nombre de « 0 » et R2 en ajoute 2
Montrons MBP inclus dans E
Par récurrence sur la longueur des mots de MBP
Base : tout mot de MBP de longueur zéro est dans E
Hypothèse de récurrence : les mots de MBP de longueur inférieure ou égale à k sont tous dans E
Soit m un mot de MBP de longueur k+1, de trois choses, l’une :
· la première lettre de m est un 1, alors m=1m' avec m' dans MBP, or m' est de longueur k donc HR m' est dans E, par définition de E (règle 1), m est aussi dans E
· la dernière lettre de m est un 1, alors m=m' 1avec m' dans MBP, or m' est de longueur k donc HR m' est dans E, par définition de E (règle 3), m est aussi dans E
· la première et la dernière lettre de m sont des 0. Le mot m s'écrit donc 0p0 où p est un mot (éventuellement vide) de longueur inférieur à k et contient un nombre pair de zéro. On a donc p dans E par HR. Mais alors par la règle R2, m est dans E.
Ce schéma n'est pas libre, il y a plusieurs façons de
produire le mot 11= 1e = e1
Les
erreurs les plus graves